Un dossier orphelin
Le Comité de citoyens pour le développement en association avec le regroupement Solidarité Gaspésie enclenche une démarche citoyenne dans le but d'assurer la reprise du service de transport ferroviaire des passagers et des marchandises sur la totalité du tronçon gaspésien de Matapédia à Gaspé dans les meilleurs délais compte tenu du laxisme du gouvernement du Québec et le peu d'emprise que semblent détenir les intervenants politiques et économiques régionaux dans le dossier.
L'absence de résultats satisfaisants dans le dossier du chemin de fer gaspésien relance l'importante question de la place des régions versus celle des grands centres au niveau de la vision et des priorités gouvernementales. Le dossier de la réhabilitation du chemin de fer gaspésien est une situation d'iniquité et de carence en matière de vision et de volonté gouvernementales.
En milieu urbain, notamment à Montréal, on a réussi à construire le REM en 3 ans, un projet ferroviaire estimé à 7 G$, mais en région, en Gaspésie, après 7 ans, on n'a pas encore réussi à restaurer quelques ponts ferroviaires et un rail déjà existant. Pourtant le projet n'est estimé qu'à seulement 240 M$ et au rythme où vont les choses, ce sera plus long de restaurer le rail existant que fut sa construction initiale il y a 100 ans, avec le peu de moyens de l'époque.
Il est reconnu à travers le monde que le transport des personnes et des marchandises s'avère une condition de base essentielle au développement et à l’occupation décente d’un territoire. Aujourd'hui, le train s'avère être une alternative écoénergétique moins nocive pour l'environnement et les études scientifiques montrent que comparativement aux autres modes de transport, toutes les formes de chemin de fer atteignent la meilleure performance. En effet, le train génère en moyenne 6 fois moins d'empreinte carbone que le camionnage. Il est donc urgent selon le porte-parole de Solidarité Gaspésie, Carol Saucier, que le gouvernement du Québec réalise en priorité les travaux de réhabilitation du chemin de fer jusqu'à Gaspé.
Face à cette situation, les entreprises gaspésiennes sont forcées d'utiliser des moyens inappropriés qui briment le respect de l'environnement en plus d'engendrer des pertes financières pour certains entrepreneurs. À cet égard, LM Wind Power doit acheminer des pales d'éoliennes de 50 mètres sur plus de 200 km par des gigantesques convois routiers qui monopolisent l'unique route nationale alors qu'un seul train pourrait transporter l'équivalent de 48 convois routiers. Pour sa part, la Cimenterie de Port-Daniel devra recourir à plus de 5 000 camions citernes strictement pour acheminer une partie de sa production jusqu'au centre de transbordement route/rail situé a New Richmond et ce, en raison du retard de 2 ans sur la remise en état du rail jusqu'à son usine. Le tout entraînera des pertes de plusieurs centaines de milliers de dollars à la société du chemin de fer de la Gaspésie, cela s'avère inéquitable.
En matière de tourisme, le train l’Amiral, jadis dédié au transport des croisiéristes internationaux entre Gaspé et Percé a dû cesser ses opérations en 2015 faute d’avoir mis à niveau un seul pont ferroviaire, celui de Douglastown. Les réparations effectuées à plus de 50 % ont malheureusement été interrompues par le MTQ de façon impromptue.
En 2019, à Gaspé, le premier ministre François Legault se disait optimiste quant à la remise en marche du tronçon Port-Daniel--Gaspé avec une fin des travaux, selon lui réaliste pour 2023. Or, en février 2022, selon son ministre des Transports, M. Bonnardel, le délai initial de 2024-2025, non seulement ne sera pas respecté, mais le ministère des Transports n'est plus en mesure de fournir un nouvel échéancier. De plus, parlant de ce tronçon, la Ministre Diane Lebouthillier, députée fédérale du comté de Gaspé a déclaré sur les ondes de CHNC, le 30 mai 2022 : « je vais le croire quand je vais le voir! ». Ces deux déclarations ministérielles commandent inévitablement que le milieu gaspésien interpelle sans délais le gouvernement du Québec, selon le porte-parole du Comité de citoyens pour le développement, Mauril Minville.
« Est-ce que la société québécoise des infrastructures (SQI) détient les compétences nécessaires pour mener à terme un dossier ferroviaire? Le dossier doit-il retourner sous la gestion directe du MTQ et de la Société de chemin de fer de la Gaspesie (SCFG) qui, ensemble, avaient mené avec succès les phases antérieures du tronçon Matapédia-Caplan? La forme de gouvernance régionale actuelle est-elle en mesure de défendre réellement le dossier? La SCFG et les élus municipaux ont-ils l'indépendance nécessaire pour exercer une véritable pression face au gouvernement du Québec? » sont des questions que se posent Solidarité Gaspésie et le Comité citoyen pour le développement.
Dans l'état des choses, ceux ci croient également qu'il ne faut pas oublier le transport des personnes qui est extrêmement important pour ceux qui doivent se rendre dans les grands centres pour des soins médicaux et pour les étudiants et les ainés dépourvus d'autre moyens de transport.
La mobilisation citoyenne est maintenant plus que nécessaire pour poser des actions citoyennes structurées et efficaces, car sans celle ci, les espoirs d’un retour du service ferroviaire jusqu'à Gaspé serait peut-être annihilés, puisqu'au fil du temps, le dossier ne semble pas bénéficier d'un réel porteur politique ni régional ni national.
Bref, le dossier du train gaspésien ressemble à un dossier orphelin, devenu une sorte de monnaie virtuelle, reconduite de budget en budget avec laquelle les gouvernements font beaucoup de millage politique, mais qui malheureusement ne permet toujours pas aux Gaspésiens et aux Gaspésiennes de se déplacer via le train gaspésien.
SOURCE :
Mauril Minville (418) 360-6774 mminville@cgocable.ca
Carol Saucier (418) 368-4380 carol_saucier@uqar.ca
L'absence de résultats satisfaisants dans le dossier du chemin de fer gaspésien relance l'importante question de la place des régions versus celle des grands centres au niveau de la vision et des priorités gouvernementales. Le dossier de la réhabilitation du chemin de fer gaspésien est une situation d'iniquité et de carence en matière de vision et de volonté gouvernementales.
En milieu urbain, notamment à Montréal, on a réussi à construire le REM en 3 ans, un projet ferroviaire estimé à 7 G$, mais en région, en Gaspésie, après 7 ans, on n'a pas encore réussi à restaurer quelques ponts ferroviaires et un rail déjà existant. Pourtant le projet n'est estimé qu'à seulement 240 M$ et au rythme où vont les choses, ce sera plus long de restaurer le rail existant que fut sa construction initiale il y a 100 ans, avec le peu de moyens de l'époque.
Il est reconnu à travers le monde que le transport des personnes et des marchandises s'avère une condition de base essentielle au développement et à l’occupation décente d’un territoire. Aujourd'hui, le train s'avère être une alternative écoénergétique moins nocive pour l'environnement et les études scientifiques montrent que comparativement aux autres modes de transport, toutes les formes de chemin de fer atteignent la meilleure performance. En effet, le train génère en moyenne 6 fois moins d'empreinte carbone que le camionnage. Il est donc urgent selon le porte-parole de Solidarité Gaspésie, Carol Saucier, que le gouvernement du Québec réalise en priorité les travaux de réhabilitation du chemin de fer jusqu'à Gaspé.
Face à cette situation, les entreprises gaspésiennes sont forcées d'utiliser des moyens inappropriés qui briment le respect de l'environnement en plus d'engendrer des pertes financières pour certains entrepreneurs. À cet égard, LM Wind Power doit acheminer des pales d'éoliennes de 50 mètres sur plus de 200 km par des gigantesques convois routiers qui monopolisent l'unique route nationale alors qu'un seul train pourrait transporter l'équivalent de 48 convois routiers. Pour sa part, la Cimenterie de Port-Daniel devra recourir à plus de 5 000 camions citernes strictement pour acheminer une partie de sa production jusqu'au centre de transbordement route/rail situé a New Richmond et ce, en raison du retard de 2 ans sur la remise en état du rail jusqu'à son usine. Le tout entraînera des pertes de plusieurs centaines de milliers de dollars à la société du chemin de fer de la Gaspésie, cela s'avère inéquitable.
En matière de tourisme, le train l’Amiral, jadis dédié au transport des croisiéristes internationaux entre Gaspé et Percé a dû cesser ses opérations en 2015 faute d’avoir mis à niveau un seul pont ferroviaire, celui de Douglastown. Les réparations effectuées à plus de 50 % ont malheureusement été interrompues par le MTQ de façon impromptue.
En 2019, à Gaspé, le premier ministre François Legault se disait optimiste quant à la remise en marche du tronçon Port-Daniel--Gaspé avec une fin des travaux, selon lui réaliste pour 2023. Or, en février 2022, selon son ministre des Transports, M. Bonnardel, le délai initial de 2024-2025, non seulement ne sera pas respecté, mais le ministère des Transports n'est plus en mesure de fournir un nouvel échéancier. De plus, parlant de ce tronçon, la Ministre Diane Lebouthillier, députée fédérale du comté de Gaspé a déclaré sur les ondes de CHNC, le 30 mai 2022 : « je vais le croire quand je vais le voir! ». Ces deux déclarations ministérielles commandent inévitablement que le milieu gaspésien interpelle sans délais le gouvernement du Québec, selon le porte-parole du Comité de citoyens pour le développement, Mauril Minville.
« Est-ce que la société québécoise des infrastructures (SQI) détient les compétences nécessaires pour mener à terme un dossier ferroviaire? Le dossier doit-il retourner sous la gestion directe du MTQ et de la Société de chemin de fer de la Gaspesie (SCFG) qui, ensemble, avaient mené avec succès les phases antérieures du tronçon Matapédia-Caplan? La forme de gouvernance régionale actuelle est-elle en mesure de défendre réellement le dossier? La SCFG et les élus municipaux ont-ils l'indépendance nécessaire pour exercer une véritable pression face au gouvernement du Québec? » sont des questions que se posent Solidarité Gaspésie et le Comité citoyen pour le développement.
Dans l'état des choses, ceux ci croient également qu'il ne faut pas oublier le transport des personnes qui est extrêmement important pour ceux qui doivent se rendre dans les grands centres pour des soins médicaux et pour les étudiants et les ainés dépourvus d'autre moyens de transport.
La mobilisation citoyenne est maintenant plus que nécessaire pour poser des actions citoyennes structurées et efficaces, car sans celle ci, les espoirs d’un retour du service ferroviaire jusqu'à Gaspé serait peut-être annihilés, puisqu'au fil du temps, le dossier ne semble pas bénéficier d'un réel porteur politique ni régional ni national.
Bref, le dossier du train gaspésien ressemble à un dossier orphelin, devenu une sorte de monnaie virtuelle, reconduite de budget en budget avec laquelle les gouvernements font beaucoup de millage politique, mais qui malheureusement ne permet toujours pas aux Gaspésiens et aux Gaspésiennes de se déplacer via le train gaspésien.
SOURCE :
Mauril Minville (418) 360-6774 mminville@cgocable.ca
Carol Saucier (418) 368-4380 carol_saucier@uqar.ca